Rencontre avec Romain Leick, correspondant Du Spiegel à Paris
Un journaliste fait l'intermédiaire entre le monde politique, économique et culturel ; et les gens qui écoutent la radio, lisent le journal ou regardent la télé.
L'intermédiaire est une personne qui passe son temps à aller d'une sphère à l'autre et qui essaie d'informer les gens. Moi, mon domaine, c'est la France. Donc j'informe nos lecteurs allemands sur ce qui se passe en France mais aussi dans les pays du Maghreb : en Tunisie, en Algérie, au Maroc. Je m'occupe de tout ce qui arrive ou peut arriver dans les domaines politique et culturel. Ça peut aussi être une affaire criminelle qui fait la une !
Oui, je suis ce qu'on appelle un correspondant. Vous sauriez expliquer ce qu'est un correspondant ?
Exactement, c'est pas mal du tout. En tant que journaliste, toute expérience, même une mauvaise, peut être utile. Je viens d'avoir un petit accident, ce n'était pas bien grave. Mais comme ça, j'ai pu voir comment ça se passe quand on va aux urgences à l'hôpital en France, comment le médecin vous traite, les infirmières etc. Pour comprendre tout ça, il faut vivre ici. Les journaux ont donc ce qu'on appelle des correspondants, qui vivent sur place, pour pouvoir mieux connaître les conditions de vie et pour pouvoir rapporter dans leur pays ce qui se passe. Être correspondant, c'est un peu comme être facteur, tu l'as très bien dit.
La plupart des journaux changent régulièrement leurs correspondants au bout de trois, quatre, cinq ans, parfois six ou sept ans parce que ça peut arriver qu'on s'habitue un peu trop et alors on se met à penser comme un Français. Mais on est là pour informer les lecteurs allemands. Il ne faut donc pas perdre de vue les attentes du public allemand.
Quand je trouve un sujet intéressant et que je le propose, et qu'en Allemagne on me dit : ça ne nous intéresse pas du tout. Sinon, il y a toujours des temps morts pendant lesquels il ne se passe pas grand chose. Alors on se dit, bon, je vais aller me promener ou quoi ? On a mauvaise conscience et on pense qu'il faudrait bien faire quelque chose mais on ne trouve rien.
Non. Je travaille pour le magazine Der Spiegel, qui est hebdomadaire. Donc on écrit en moyenne un article par semaine. Pour les quotidiens, c'est autre chose. Ils ont souvent plusieurs correspondants. Un pour la politique, l'autre pour l'économie, le troisième pour la culture. Mais pour nous, c'est un petit peu autrement.
Je dois dire que moi, j'aime bien la France. Mais l'Allemagne, ce n'est pas mal non plus.
J'ai été en Algérie à une époque où il n'y avait pas de guerre proprement dit mais une sorte de guerre civile avec de nombreux actes terroristes.
Parfois oui. Vous savez peut-être que tous les ans, quelques douzaines de journalistes meurent dans le monde entier, la plupart du temps dans des zones de guerre comme ça a été le cas en Irak il n'y a pas longtemps.