Ces dernières années, les manières de communiquer ont beaucoup évolué. Avec les nouveautés technologiques, il y a maintenant beaucoup de nouvelles possibilités. Et il y a 100 ans, c'était comment ? Les Grands méchants loups sont allés au musée de la Communication de Berlin et ont parlé à Thomas Jander, historien, qui prépare une exposition sur la communication en temps de guerre.
En 1914, le téléphone était déjà très répandu en Allemagne et aux Etats-Unis. Ces deux pays avaient les plus grands réseaux de lignes téléphoniques. On trouvait le téléphone dans les administrations, dans les milieux d'affaires et bien sûr chez les gens riches qui pouvaient se le permettre.
Se faire poser le téléphone ainsi que téléphoner coûtait cher. On trouvait surtout le téléphone dans les grandes villes. Et les lignes téléphoniques entre les continents étaient rares.
Oui. Depuis environ 1850 on pouvait s'envoyer des télégrammes. C'était une technique très révolutionnaire. Mais on ne pouvait qu'écrire que des textes très courts.
Oui, parce qu'ils n'avaient pas d'autres moyens de communiquer. Ils ne s'écrivaient pas seulement pour les fêtes ou les anniversaires. Les grandes lettres remplaçaient les discussions qu'on ne pouvait avoir avec la famille ou les amis qui habitaient loin.
Les lettres étaient transportées par train, puis par voiture tirée la plupart du temps par des chevaux, voire dans certaines régions de France par des chiens. Aujourd’hui, le transport aérien est chose courante. Nous avons aussi d’autres services de tri, celui-ci était effectué à la main.
Les journaux étaient très répandus, c'était la seule source officielle d'informations vu que ni la radio ni la télé n'existaient. Donc la plupart des gens lisaient le journal. Il existait beaucoup plus de journaux que maintenant: souvent il y avait deux éditions par jour, une le matin et une le soir. Plus les éditions spéciales qu'on retrouvait en affiche sur les colonnes Morris. Beaucoup de soldats se faisaient envoyer le journal au front. Les journaux n'étaient pas chers du tout.
Une colonne Morris
La guerre, c'est toujours un énorme mécanisme qui doit rester en mouvement. Non seulement des masses de gens mais aussi des armes et du matériel ont dû être transportés d’un endroit à un autre. Pour être sûr que tout arrive à bon port, il fallait bien communiquer d’une manière ou d’une autre. Que ce soit par télégraphe, téléphone, lettre ou même pigeon voyageur. Et si ces moyens de communication sont interrompus, plus rien ne fonctionne. Et cela arrivait souvent.
En France: dès le 1er août, la population a été informée de la mobilisation générale par des affiches spéciales placardées sur la voie publique dans chaque commune, puis par le tocsin sonné à quatre heures de l'après-midi par les cloches des églises et des beffrois de France. Les gendarmes (à cheval ou en automobile) mirent au courant les communes rurales isolées qui envoyèrent à leur tour des messagers dans les hameaux les plus éloignés.
En Allemagne: le 2 août 1914, chaque bureau de poste a été averti que la mobilisation devait avoir lieu car, naturellement, des hommes de chaque village étaient mobilisés. Une grande affiche avec les avis de mobilisation était fournie aux postes. Les hommes recevaient aussi une lettre de mobilisation. Les journaux en faisaient aussi état.
Sur le territoire polonais: l'allemand était la langue officielle de l'Empire allemand. Donc là, il n'y a pas eu d'avis de mobilisation en polonais. C'était autrement dans l'Empire austro-hongrois qui l'a annoncé en 14 langues, dont l'une d'elle était le polonais.
Oui, très important car en temps normal, les gens parlaient ensemble pendant la journée ou le soir à table. Et ça n'a plus été possible durant des années. Les personnes restées au pays autant que les soldats se faisaient du souci les uns pour les autres. Alors d'avoir des nouvelles, ça leur faisait du bien.
Pendant la guerre, l'envoi de lettres du front était gratuit. C'est ce qu'on appelle la franchise militaire, FM en abréviation.
Certaines informations devaient naturellement rester secrètes. C'est pourquoi les soldats allemands devaient soit remettre leurs lettres encore ouvertes aux officiers, soit ces lettres étaient examinées anonymement au poste de contrôle. Et s'il y avait dans la lettre quelque chose qui - d’après l’officier - ne devait pas être révélé, alors le soldat pouvait passer devant un tribunal militaire. Du côté français, il y avait un contrôle par sondage.
Les lettres étaient envoyées par le train. Il y avait surtout des problèmes lorsqu’elles quittaient les rails et qu'on les chargeait dans des automobiles ou des voitures tirées par des chevaux. Les soldats ne se trouvaient pas non plus toujours au même endroit. Et les adresses comportaient souvent des fautes. Pendant la Première guerre, chaque endroit avait une description bien précise : armée, division, bataillon, compagnie et d’autres détachements. Les personnes qui écrivaient l'adresse à la maison ne connaissaient pas toujours les détails. Une grande partie du courrier arrivait à destination, mais il y avait aussi des pertes et des vols, surtout quand il y avait de l'argent dans les lettres.
Des vêtements et de l'alimentation. Des articles d'hygiène ou des livres, en deux mots, tout ce que les soldats ne pouvaient acheter au front. En contrepartie, les soldats allemands envoyaient l'argent qu'ils ne pouvaient dépenser à leur famille. Et comme à partir de 1917 la population allemande a énormément souffert de faim, il arrivait que les soldats envoient des colis d'alimentation vers l'Allemagne.
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Pas partout. Les lignes n’étaient pas suffisantes.
Pendant la Première Guerre, pour la première fois dans l'Histoire, les canons placés directement dans la zone des combats ne savaient pas où ils devaient tirer. Il y avait des observateurs dans des montgolfières ou cachés dans des cratères de bombardements pour surveiller l’ennemi à l'aide de longues vues. Ils transmettaient ensuite par téléphone les informations.
Oui. Les correspondants de guerre allaient au front, mais soit ils n’avaient pas le droit d’aller dans les zones de guerre parce que c’était dangereux, soit ils n'avaient pas le droit de montrer la guerre telle qu’elle était. Les actualités duraient 5, 6 ou 7 minutes. On y voyait diverses réceptions officielles, ainsi que quelques images du front qui étaient reconstituées. Les vraies images de la guerre n’étaient pas diffusées au cinéma et les gens s’en sont vite rendus compte.
Bien sûr. En temps de guerre, il n’y avait pas beaucoup d'autres possibilités pour atteindre les soldats. On ne pouvait téléphoner ou télégraphier que grâce à des lignes téléphoniques. Il fallait une liaison entre les deux appareils. Si celle-ci était détruite, et cela était fréquent, on utilisait alors les pigeons voyageurs.
Oui, par exemple les chiens. Comme pour les pigeons voyageurs, on attachait aux chiens un collier avec de petits étuis dans lesquels on glissait les messages. Beaucoup d’entre eux ont été blessés ou tués. Et si jamais un chien perdait une patte, cela était moins grave que l'amputation d'un homme, du moins c’est ce que l’on pensait.
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Ils écrivent des emails, des SMS mais ils écrivent encore des lettres… Ils skypent, et font tout ce qui est possible et autorisé. En dehors des radios et des communications digitales, on utilise aujourd’hui les mêmes moyens qu’autrefois.