Die Berliner Tafel est une association qui récupère les produits alimentaires qui n'ont pas été vendus à Berlin pour trois types de personne: les personnes sans-abris, les institutions sociales et les enfants.
En 2007, Andrea Zastrow qui dirige une agence de voyage, décide de s'engager bénévolement à l'association die Berliner Tafel. Pendant plusieurs années, elle s'est occupée de redistribuer gratuitement des produits alimentaires que les commerçants du plus grand marché berlinois, appelé Winterfeldmarkt, lui donnaient en fin de journée. En effet, comme ces produits n'avaient pas été vendus et qu'il fallait les consommer rapidement, les commerçants n'avaient plus le temps de les vendre. Au lieu de les jeter, ils préféraient donc les donner à une association.
Depuis un an, elle fait partie de l'équipe dirigeante de la Berliner Tafel et s'occupe des bénévoles. Elle nous explique en quoi consiste cette association.
On s'est inspiré des banques alimentaires, les „Food Banks“ des Etats-Unis. L'idée au départ était d'empêcher que de la nourriture n'atterrisse dans les poubelles. Donc, pas forcément d'aider les plus démunis, mais de lutter contre le gaspillage des produits alimentaires. Là où il y en a de trop, on va chercher les aliments et on les amène là où il y en a trop peu.
Nous encadrons plus de 300 organisations à Berlin. Ce sont toutes des associations à but non lucratif comme les maisons d'hébergement pour femmes, les foyer d'enfants et ceux pour handicapés...
Dans la semaine, ce sont surtout des retraités et des gens qui ne travaillent pas. Le week-end, il y a aussi des gens qui travaillent dans la semaine et qui s'engagent pendant leur temps libre.
On va chercher du lundi au vendredi des surplus alimentaires, donc des produits qui sont en trop, dans des chaînes de magasins alimentaires, chez des traiteurs ou d'autres marchands. On les ramène au dépôt où ils sont triés. Après, les produits sont transportés et livrés par nos 15 camionettes aux diverses organisations.
Oui, mais nous, nous ne donnons pas de produits alimentaires directement aux gens, nous les livrons aux associations et aussi pour un projet organisé par l'Eglise qui s'appelle Laib und Seele (Pain et âme). Là, ils sont distribués aux plus démunis qui, pour 1 €, repartent avec un sac plein de courses.
Je ne crois pas. Naturellement, pour beaucoup ce n'est pas facile de faire le premier pas, mais ceux qui ressentent de la honte ne viennent pas.
Oui. On a un restaurant pour enfants. Il est ouvert à tous, indépendamment de l'origine sociale. Pour 1 €, un menu est servi à chaque enfant par un serveur. On veut ainsi éviter que les enfants qui fréquentent le restaurant, soient traîtés de pauvres.
Il existe aussi un „ Kindermobil “: c'est un bus à un étage qui va dans les écoles. Les élèves y apprennent comment bien se nourrir et ensuite ils prennent un repas tous ensemble.
Pour tous, mais c'est surtout les écoles élémentaires qui s'inscrivent. Pour cette année, tout est déjà complet.
On a aussi un wagon de train situé sur un marché de gros. Dedans, il y a un restaurant et un laboratoire. Là aussi, les enfants peuvent apprendre des choses sur la nourriture et comment préparer un repas équilibré.
Cela fait 20 ans qu'elle existe et elle est très connue à Berlin, on n'a donc pas besoin de faire beaucoup de pub. Mais notre but serait qu'au fond, personne n'ait plus besoin de la Berliner Tafel, car tout le monde aurait assez à manger et n'achèterait que ce qu'il consommerait. Doncc rien ne finirait dans la poubelle.
Ce sont des dons faits par les membres de l'association. On peut devenir membre pour 2,75 € par mois. Et puis nous faisons des actions en accord avec des chaînes de magasins qui nous offrent des bons de bouteilles consignées.
Les gens font plus de dons pour les animaux que pour des personnes. C'est un phénomène bizarre qu'on aimerait bien changer.